Pollen des nuits ⎜Polen de la nocheTraduction Hélène Laurent Prologue Michel Allègre, préface Jean-Luc Ollivier Arte Activo Ediciones, colleción Menhir bilingue Espagnol, 2011 ISBN : 978-84-938161-9-3 Préface |
Isidore Ducasse a depuis longtemps réglé son compte au pouème, cigogne larmoyante et autre maltraitement de la langue. Marie serait le nom d’un ouvert qui refuse le terme du convenu, qui appelle à Créon contre le service des biens, qui parle à Colonne depuis un réel décillé, comme la Monika de Bergman frontale, sans tremblement et non sans le rire qui disjoint l’attaque des ombres.
Celan a relevé le défi d’Adorno, voie étroite où la parole se cherche encore à dire, loin du cloisonnement du vieux monde achevé, écrire depuis la cendre. L’art survit à ses cendres dit Anselm Kiefer justement, l’art ne survit que de ses cendres, et sans doute d’à ce titre la scène du Big Lebowski ou de La nave va valent autant sinon plus que le texte de Derrida, même si Florence Vanoli oriente Sarah Kane en brouillage certain, elle même posant le poème à un pôle de sa pratique qui inclut et l’atelier d’écriture, et le récit, et le théâtre, la photo et depuis peu la vidéo, pratique multiple en extension qui montre bien que le laboratoire du poème est la matrice formelle de l’expérience.
Dois-je noter la logique de la sensation qui irradie cette haute langue offerte à qui ose la lire ? Car il faut bien traverser la langue dans toute son épaisseur, au delà du mutisme, au-delà des ténèbres de mort pour qu’advienne le recueillement, parler depuis le souvenir pour un cap.
Un risque absolu.
“La langue demeura non perdue, oui, malgré tout”
(Paul Celan à Brême).
Celan a relevé le défi d’Adorno, voie étroite où la parole se cherche encore à dire, loin du cloisonnement du vieux monde achevé, écrire depuis la cendre. L’art survit à ses cendres dit Anselm Kiefer justement, l’art ne survit que de ses cendres, et sans doute d’à ce titre la scène du Big Lebowski ou de La nave va valent autant sinon plus que le texte de Derrida, même si Florence Vanoli oriente Sarah Kane en brouillage certain, elle même posant le poème à un pôle de sa pratique qui inclut et l’atelier d’écriture, et le récit, et le théâtre, la photo et depuis peu la vidéo, pratique multiple en extension qui montre bien que le laboratoire du poème est la matrice formelle de l’expérience.
Dois-je noter la logique de la sensation qui irradie cette haute langue offerte à qui ose la lire ? Car il faut bien traverser la langue dans toute son épaisseur, au delà du mutisme, au-delà des ténèbres de mort pour qu’advienne le recueillement, parler depuis le souvenir pour un cap.
Un risque absolu.
“La langue demeura non perdue, oui, malgré tout”
(Paul Celan à Brême).